« Ce monde me rend fou ! Est-on fou tout seul ?»
« Ce monde me rend fou ! Est-on fou tout seul ?»
VENDREDI 19 SEPTEMBRE 2025
9H-17H – Salle de spectacle du CH VALVERT – MARSEILLE
Objectifs du colloque : Chaque intervention permettra d’actualiser ses connaissances sur les concepts de la Psychothérapie Institutionnelle, d’en resituer les enjeux pour les pratiques cliniques au regard de l’évolution du mode d’organisation de l’hôpital, et de relancer les intérêts et motivations pour le travail en psychiatrie.
Argument :
« Et si cet anniversaire était l’occasion de revenir à nos fondamentaux et d’envisager sous un jour nouveau l’avenir ? Comment penser aujourd’hui à l’hôpital ce que Freud nommait en 1930 le Malaise dans la civilisation ? Comment penser à l’aune de notre actualité la souffrance et la folie ? C’est parce que ce malaise dans la civilisation engage chacun d’entre nous que Lacan énonce en 1967 que « l’inconscient c’est la politique » ; la formule paraît énigmatique mais elle dévoile que ce qui a de plus intime au sujet est son inscription dans le corps social. Aujourd’hui, de quels malaises souffrons-nous dans notre culture : familiale, professionnelle, sociétale ? Quelles sont les conséquences ? Quelles sont les influences sur les équipes soignantes et notre proposition de soin ?
Les difficultés qui éprouvent parfois durement les équipes de soin, et par ricochets, les patients, peuvent-elles se penser autrement qu’à travers le prisme de la violence d’un discours social et politique ?
Ainsi, peut-on dire aujourd’hui que la mission de service public sort indemne des exigences de rentabilité, de performances comptables inscrites dans un modèle consumériste ? L’approche de Freud pourrait encore éclairer notre temps : le malaise dans la culture rejoint l’homme dans sa singularité, dans toutes les cultures, dans tous les groupes dans lesquels il s’inscrit. C’est la raison d’être de la psychiatrie de secteur : articuler la folie du monde à celle du sujet, car nul n’est fou tout seul ! L’institution tente de transformer l’impensable folie. La nôtre y compris ! C’est ce qui faisait dire à Jean Oury qu’il nous fallait balayer devant notre porte (nous soigner nous-mêmes) pour être le moins nocif possible : Primum non nocere est « en premier, ne pas nuire ».
