Résumé :
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Le trouble de l'adaptation au milieu militaire représente 77% des motifs de réforme psychiatrique en 2008 et 98% en 2009. La majorité des patients réformés sont des engagés volontaires de l'armée (EVA). Ce taux nous a conduit à réaliser une étude visant à s'assurer de l'association entre la souffrance psychique de cette population et des facteurs environnementaux militaires. Ce travail repose sur un recueil prospectif de données biographiques et cliniques concernant 132 patients, tous EVA, reçus en consultation de psychiatrie en 2009 à l'Hôpital d'Instruction des Armées Legouest de Metz et 127 témoins. Cette association a été vérifiée puisque 62,87% des patients et 37% des témoins allient une difficulté professionnelle à leur souffrance. L'écart de 25% est statistiquement significatif avec une puissance de 98%. Les facteurs environnementaux personnels ne sont pas associés de façon statistique à la souffrance psychique des EVA. La grande part de difficultés relationnelles observée chez les patients amène à étudier les psychopathologies sous-jacentes. Les troubles de l'axe 1 retrouvés chez 66,66% des patients et l'axe 2 retrouvés chez 30% d'entre eux, peuvent être étiologiques mais aussi symptomatiques d'un trouble adaptatif pour les phénomènes anxieux et dépressifs. Le trouble de l'adaptation révélateur d'une inadaptation stricte au milieu militaire est aussi le mode révélateur de failles psychiques antérieures à l'engagement. Le plus grand soin doit être apporté à la sélection psychiatrique. Une prise en charge la plus précoce possible, associant le médecin généraliste d'unité et le psychiatre, vise à diminuer le taux d'attrition et à ne pas placer en situation d'échec des patients n'ayant pas toujours de bonnes facultés de résilience; [Résumé d'auteur]
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